“The world is ripe, and we’ll pluck it like an apple from a tree”: Poetics of resistance in Ron Rash’s <i>Serena</i>

As a regional eco-fiction, Ron Rash’s 2008 novel Serena dramatizes the interference of outside forces in an Appalachian ecosystem during the Great Depression. The fictional Boston Lumber Company spoils the land in order to make profit whereas state official Secretary Albright and preservationist Horace Kephart want to preserve it by creating a national park. The consequences of this dual invasion are disastrous: destruction of wildlife, human displacement, misery and murder. Contemporary critics tend to see Rash either as a mere objective witness to Appalachia’s history or as a voice for the Appalachian minority, the hillbillies. This study aims to show how the actors of this story may they be intradiegetic or extradiegetic — the landscape, the mountaineers and the Appalachian-born author — together create a moderate opposition to outside forces that are still plundering the region. Drawing largely upon Lawrence Buell’s The Future of Environmental Criticism (2005), this study will analyze Serena through the lens of ecocriticism, an ever-growing approach in American studies. It will focus more specifically on the concept of place. In the case of Serena, the dramatization of a place shaped by trans-local entities turns into a manifesto in favor of Appalachia.Serena, quatrième roman de Ron Rash paru en 2008, est une écofiction qui met en scène l’intervention de forces globales dans une petite communauté des Appalaches pendant la Grande Dépression aux États-Unis. La fictive entreprise forestière Boston Lumber Company exploite les terres pour faire du profit tandis que l’officier d’état Secretary Albright et l’écologiste Horace Kephart bataillent pour créer un parc national, tentative de préservation de l’environnement comme dernier rempart face aux appétits de cupidité toujours plus prononcés des robber barons que sont Serena et son mari Pemberton. Les conséquences de cette double invasion sont colossales pour cet écosystème de Caroline du Nord : destruction de la nature, déplacement des populations, misère sociale et séries de meurtres. Les critiques contemporains ne s’accordent pas tous sur la portée politique du roman de Rash et font de l’auteur un simple témoin objectif de l’histoire des Appalaches ou un étendard pour les minorités habitant les montagnes, les hillbillies. Cette étude montrera dans quelles mesures les acteurs de la fiction, qu’ils soient intradiégétiques, la montagne, les personnages ou extradiégétiques, l’auteur lui-même, résistent aux invasions extérieures qui continuent de plomber la région. Cette analyse écocritique, approche de plus en plus prometteuse en études américaines, s’inspire de l’étude fondatrice The Future of Environmental Criticism de Lawrence Buell (2005) et utilise le concept de lieu. Dans le cas de Serena, l’invasion d’un lieu par des forces globales devient un manifeste en faveur des Appalaches